Les banlieues et l’antisémitisme

Publié le par Eminescu

Parmi les événements qui ont marqué l'actualité de ces dernières années - et de façon tragique - il en est un sur lequel on n'a pas assez insisté et dont l'Education nationale devrait tirer les leçons: c'est le massacre perpétré par Coulibaly dans une épicerie casher. Il n'y avait pas d'autre motif à son geste que l'antisémitisme. Pour lui, ces hommes et femmes méritaient de mourir simplement parce qu'ils étaient juifs. Et qu'on ne vienne pas me parler du conflit israëlo-palestinien. Ces pauvres gens qui faisaient leurs courses ne sont pas plus responsables de la politique de Netanyahu que les musulmans de France de la charia appliquée à la lettre par les talibans.

Mais la vraie question - j'en viens à mon sujet - est celle de l'éducation. Ce Coulibaly n'a pas été élevé dans un pays obscurantiste, par des professeurs antisémites. En Italie, j'ai rencontré un Palestinien qui exécrait depuis toujours les juifs, jusqu'au jour où on lui a parlé, en Europe, des camps d'extermination. Koulibaly a été abreuvé de leçons d'histoire sur la Seconde guerre mondiale et la montée du nazisme. Au collège, ses cours d'histoire et de français se sont résumés à cela: lutte contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination. La Nuit de Cristal, la rafle du Vél' d'Hiv, la Shoah de la sixième à la troisième, et plus que jamais en troisième et au brevet, histoire d'enfoncer le clou. Il a vu des extraits de Nuit et brouillard, a entendu des témoignages de rescapés des camps de la mort, peut-être même en a-t-il rencontré un. Pour quel résultats? Qui parmi les profs reconnaît son échec? Et en hauts lieux, ces sommes invraisemblable gaspillées en pure perte pour des élèves de banlieues toujours plus barbares, plus racistes - car ils détestent les "blancs" - antisémites, fanatisés. Pourquoi ce voiler la face et ne pas prendre conscience une bonne fois pour toute de l'ampleur du phénomène?

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C
"En hauts lieux"... et non "en au lieu"... C'est-à-dire à la tête du pays, là où se trouve le pouvoir... Tout là-haut... Il n'est pas question d'échec du professeur car on ne force pas un âne à boire ! Ces gens sont des ratés et des incultes car ils n'ont pas fait l'effort d'écouter le professeur et surtout de TRAVAILLER car c'est trop fatiguant... Et il est plus facile de haïr qu'aimer car cela demande moins de générosité, moins de réflexion et donc moins d'efforts, encore une fois. On ne pourra jamais éradiquer la haine de l'Humanité car elle inhérente à sa nature profonde : l'être humain est par essence égoïste et paresseux mais il faut tuer l'autre pour survivre, encore et toujours. Se trouver une bonne raison de tuer "l'Autre" permet de ne pas se remettre en cause, c'est plus facile de rejeter la faute sur "l'Autre"... Si l'amour et la tolérance étaient innés, cela se saurait, cela se verrait... L'Education Nationale fait ce qu'elle peut, qu'en est-il des parents et de la religion enseignée comme une "Vérité" ?
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S
Merci de m'avoir signalé cette vilaine faute sur la fin de mon article - je suis quelqu’un de très distrait!
S
Merci pour votre commentaire, Catherine. tout ce que vous avancez est très juste. Effectivement, il est plus facile de rejeter la faute sur l'autre que de se remettre en question. Je crois que l'antisémitisme dans les banlieues a des facteurs multiples. Le premier est lié à une immigration de masse, mal maîtrisée. Une population jeune, inculte, dont on ne sait trop que faire depuis les années 80. Viennent ensuite les associations antiracistes, fondées et animées - il faut bien le dire - par des figures juives et qui n'ont eu de cesse de victimiser ces populations, de leur expliquer sans relâche qu'ils vivent dans un pays raciste et que la France, avec la traite négrière et la colonisation, a contracté à leur égard une dette immense. Quoi qu'il fasse, le "banlieusard" est victime, jamais coupable. L'ironie de l'histoire est qu'il est musulman, se sent plus proche des Palestiniens à l'autre bout de la Méditerranée que de son voisin de pallier chrétien ou athée, et qu'il s'est retourné contre celles et ceux qui l'ont défendu. Enfin, nous avons affaire là à un problème de société plus vaste où des individus paresseux et narcissiques se consolent de leurs échecs en reportant la faute sur leurs origines sociales, leurs sexualités, l'intolérance, la discrimination et que sais-je... C'est tellement plus rassurant pour nos petits égos.