Entretien de Marine Le Pen et d'Emmanuel Macron par Laurent Delahousse

Elle ne saute pas aux yeux au premier abord, mais la différence de traitement est là. On essaie de mettre Marine face à ses contradictions et on aborde les sujets qui fâchent: origines familiales, héritage politique, rapport au père. Et le journaliste se sent obligé de prendre la défense d'un système politico-médiatique que la candidate ose attaquer.

Rien de tel avec Macron.

Et pourtant on aurait pu évoquer son passage chez Rothschild ou au ministère des Finances. Voire même, son lancement à grands renforts de unes de presse et de retransmissions télévisées... Pourquoi de petites questions anodines, seulement, sur ses convictions et les responsabilités qui seront les siennes une fois élu?

D'un côté, une bonne femme bien gentille, mais pas très sérieuse - c'est l'image qu'on veut donner - de l'autre, un jeune homme hiératique, droit dans ses bottes, sûr de lui, déterminé.

Mais le visage dur et fermé du jeune homme laisse une impression désagréable, inquiétante même, tandis que Marine paraît plus humaine. C'est qu'elle sait parler au coeur des Français.