L'inénarrable BHL

Publié le par Eminescu

Une petite vidéo que je viens de trouver sur le net et qui en dit long sur le personnage: link.

 

Ces quelques minutes suffisent à donner un aperçu du travail de notre nouveau philosophe depuis trente ans, et de bien de ses congénères.

Premier constat: BHL n'a pas vraiment d'idée. Il m'est arrivé de feuilleter un de ses ouvrages. C'est vif certes - phrases nominales, raccourcis  dans les raisonnements, paragraphes courts -, c'est surtout superficiel. Il n'y a pas grand chose a y glaner.

Sa grande nouveauté, celle qui l'a fait connaître, il l'a exposée sur le plateau de Ruquier l'année dernière. La philosophie ne doit pas prendre son envol au crépuscule, comme la chouette de Minerve, chez Hegel, mais devenir plutôt la biche des Psaumes qui précède l'aurore. (Affirmation au passage de sa culture juive qu'il fait prévaloir sur un fond gréco-romain.) Le Bernard-Henri Lévyphilosophe ne spéculera pas a postiori, il anticipera les faits. Il préviendra, il dénoncera. En d'autres termes, il courra après les caméras et occupera les plateaux de télévision. Il ne forgera pas de concepts, ne construira pas de systèmes - il n'en a pas le temps - , il sera de toutes les modes et de toutes les polémiques.

La grande mode, dans les années 80-90, c'était l'anti-racime. Avec la naissance d'SOS-racisme, Touche pas à mon pote et compagnie. Ces mouvements ont servi de programme à l'éducation nationale. C'est tout ce que je retiens d'ailleurs, en matière de valeurs inculquées, de mes années collège et lycée. Mais cette grande entreprise de culpabilisation des petits gaulois est battu en brèche, comme toutes les valeurs soixantuitardes, par le communautarisme et la montée de la violence. La gauche a eu faux sur toute la ligne.

Quand j'entends BHL parler de mouvement politique à propos des banlieues, je frémis et je bondis. Je réalise soudain à quel point ce mec est éloigné des réalités du pays dans lequel il vit. En 2005, j'aurais aimé le voir, tel Sartre sur son tonneau à Billancourt, harranguer les racailles au beau milieu des vitrines brisées et de l'odeur des voitures en flammes. Au mieux, ils l'auraient traité de "bouffon", au pire, ils l'auraient lynché pour ses origines israëlites, ou pour le plaisir. Un mouvement politique!...  Ils ne savent même pas ce que c'est.

Non. Les émeutes de 2005, c'est le soulèvement de grands dadets gavés de marques, de portables dernière génération, de rap, que leurs parents n'ont pas pris la peine d'éduquer et qui n'ont rien trouvé de plus amusant que de tout casser. Il faudrait les plaindre?

Qu'on ne vienne pas me parler de racisme et d'exclusion. Ils ont très bien su s'exclure tout seuls pour être tranquilles dans leur business. Maintenant, que les Français en aient mare, c'est bien compréhensible. Prenez n'importe quel pays au monde. En l'affaire de quelques décennies - pour satisfaire une élite de patrons ou des bobos illuminés - , vous y placez dix ou vingt pourcents d'immigrés. Et pas n'importe lesquels, des gens qui n'ont rien à voir avec leur pays d'accueil, ou même qui le conchient. Et puis comme vous êtes un bon intellectuel de gauche, vous dites aux autochtones qui ne vous ont rien demandé: "Attention, à partir de maintenant vous avez intérêt à  faire des efforts pour vous adapter. De toute façon, vous n'avez jamais eu de racines culturelles ou religieuses comme vous le croyez. Vous êtes vieux, rances et moisis.  Et j'aime autant vous dire que ces petits voyous, ces bâtisseurs de mosquées, vous avez intérêt à les accepter, même s'ils font des conneries, ou on vous fera passer pour plus racistes que Pétain et Hitler!"

 Tel est le rapport du peuple avec ses élites; et Bernard-Henri Lévy, nouveau philosophe de son état, fait son beurre là-dessus depuis trente ans.

Publié dans Actualité

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